VIVRE LE PLEIN AIR AU FÉMININ

Les Chèvres de montagne élargissent leur terrain de jeu


Pascale Vézina Rioux n’est pas une athlète olympique. C’est une touche-à-tout. Le plein air, elle en mange, mais ce qui la drive, c’est le désir de découvrir et d’apprendre. Cet intérêt, elle le partage aujourd’hui avec plus de 800 membres du groupe qu’elle dirige : les Chèvres de montagne.


La jeune maman de 31 ans se souvient que ça vient de loin, cette curiosité: « J’ai la fibre aventurière en moi depuis que je suis enfant! Mes parents m’ont fait essayer plein de chose. J’avais la liberté de toucher à plein de sports. Puis il y a eu les camps de vacances. Là, il n’y a aucune notion de compétition, la seule chose qu’on te demande, c’est d’essayer toutes les disciplines.»

Et des disciplines, Pascale en a essayé ! La danse, la voile, le ski en piste et hors-piste, le kitesurf, alouette! « Ado, j’ai été monitrice de ski et de voile, ç’a été ma porte d’entrée officielle vers les gangs de monde en plein air.

MAIS OÙ SONT LES FILLES?

Dans toutes ses activités, il y avait rarement plus de 2 filles dans la gang. « C’est valorisant d’être entourée de gars qui te pousse à se donner à fond, remarque-t-elle, mais à un moment donné, tu atteins un plateau où tu ne peux plus te comparer avec eux. Et c’est là qu’on cherche de modèles féminins.»

À l’époque, les filles sur le terrain sont vraiment difficiles à trouver. Pascale se questionne : Pourquoi elles ne sont pas là ? Est-ce qu’il y a d’autres filles comme moi qui ne veulent pas être une athlète, mais une touche à tout?

Ces réflexions colorent ses choix, ses voyages, ses intérêts sportifs. C’est dans cet état esprit qu’elle rencontre, et connecte, avec Maryse Paquette, l’idéatrice des Chèvres de montagne.

Pascale Vézina Rioux, co-directrice des Chèvres de montagne
Photographe: Alexandra Racine

RÉAPPRENDRE LE PLEIN AIR

La directrice se souvient qu’au début, elle a hésité à embarquer dans le projet. « Je me demandais si j’avais le goût de prendre mes jours de congé pour guider un groupe de débutants. Ça faisait tellement longtemps que je cherchais les filles dans le plein air que j’ai choisi de m’engager parce que j’avais le goût d’avoir un rôle à jouer là-dedans. »

Les premières expériences ont été un défi personnel: réduire la vitesse de déplacement, prendre plus de temps, faire de plus courtes distances, etc.

«C’est long déconstruire sa définition de ce qu’est un accomplissement. Mais c’est à travers les activités des Chèvres de montagne que j’ai réappris à vraiment faire du plein air, à profiter du moment présent, à sortir de la mesure et du chronomètre, dit-elle. Le moment où tu performes bien, tu l’apprécies toujours, mais ce n’est plus juste ça qui compte dans ta journée.»

- Pascale Vézina Rioux

Le point commun des ambassadrices des Chèvres de montagne est qu’elles ont toutes excellé dans une discipline. Lorsqu’elles se sont engagées dans la communauté, c’est parce qu’elles étaient prêtes à partager leur passion, prêtes à s’éloigner de leurs performances individuelles pour redonner aux suivantes.

UNE APPROCHE QUI FAIT SES PREUVES

Précurseures au Québec en matière de plein air au féminin, les Chèvres de montagne organisent depuis 6 ans des activités d’initiation ou de progression entre femmes. Elles touchent à plusieurs sports de plein air dont le vélo de montagne, le ski hors-piste, le canot-camping ou la pêche à la mouche, notamment. Leurs activités se concentrent en Estrie, à Québec, en Mauricie et dans les Laurentides.

Pour Pascale, le plus valorisant est de voir des filles partir de rien et devenir très autonome dans leur pratique. Le lien unique qui se créé entre les filles durant les activités est fort.

«Apprendre entre femmes génère beaucoup d’empowerment et dans nos sorties, tout le monde veut que tout le monde soit bon!» 

- Pascale Vézina Rioux

L’entraide entre femmes est palpable. La réussite d’une personne devient une réussite collective.

Les Chèvres de montagne organisent depuis 6 ans des activités d’initiation ou de progression entre femmes. 
Photographe: Alexandra Racine

GRANDIR MALGRÉ LA PANDÉMIE

On le sait, les 2 dernières années ont malmené les entreprises oeuvrant dans l’événementiel. Au-delà de l’obligation de se s’adapter aux normes sanitaires, le contexte aura aussi donné naissance à de nouvelles idées.

Co-directrices et pédagogues de formation, Pascale et sa collègue Émilie Richard ont planché sur une formule pour les ados de 12 à 17 ans.

«L’idée est de créer un pont entre le moment où les filles ados sont encadrées à l’école et le moment où elles vont faire du plein air par elles-mêmes.»

- Pascale Vézina Rioux

Leur objectif : semer une graine de curiosité entourant le plein air et créer un attachement envers la nature. Un premier club est lancé en Estrie dès cet été.

DÉCOUVRIR LA PROGRAMMATION ESTIVALE

UN NOUVEAU CHAPITRE VOIT LE JOUR DANS L’OUEST

Expatriée à Squamish, la Québécoise Camille-Alexie Chalifoux a approché Pascale et Émilie pour ouvrir un chapitre des Chèvres de montagne dans l’Ouest canadien. Le terrain de jeu est parfait pour le plein air, mais il très peu accessible par son niveau de difficulté. « En vélo de montagne, tu dois avoir déjà de fortes habiletés ou connaître des gens pour t’initier, explique Pascale. Pour 2021, elles avancent un premier pas pour bâtir une nouvelle communauté et faire connaître le nom du groupe.


Ce contenu est commandité par Giro et Camelbak qui appuient les Chèvres de montage depuis leurs débuts en offrant des casques Giro et des sacs à dos Camelbak pour les coachs, les encadreuses et des tirages aux membres.

Marie-Christine Daignault

Instructrice niveau 2 PMBIA, patrouilleur en ski hors piste et en vélo de montagne, fondatrice de Filles de bois et professionnelle des communications, j’arrive aujourd’hui à joindre mes passions dans un seul un projet.

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