L'ajustement du sag en vélo de montagne optimise la performance des suspensions. Résultat: plus...
Texte par Véronique de Tonnancour et photo par Alexandra Racine
Se lancer dans des recherches pour le remplacement d’un amortisseur arrière s’avère un véritable casse-tête pour un non-initié. S’avancer dans cette démarche d’achat sans être bien conseillé comporte le risque d’engager une dépense onéreuse sans garantie d’obtenir une expérience de pilotage plus performante.
Au fil de mes propres recherches, j’ai rapidement compris que les risques de faire un mauvais choix est aussi grand que les sources d’information sont nombreuses dans l’univers du web. Les spécifications techniques concernant le rendement et le fonctionnement d’une suspension arrière sont très précises et spécifiques.
Maîtriser quelques notions de base est un incontournable avant de se lancer dans le magasinage d’un produit aussi pointu. Myriam Tomkiewicz de S4 suspension a accepté de nous éclairer sur le sujet.
Elle nous propose 6 règles de base pour optimiser le processus d'achat d'un amortisseur arrière.
Première chose à savoir : la suspension arrière est un ensemble de composants qui inclut notamment le triangle arrière et l'amortisseur.
Il ne faut pas confondre le débattement de l’amortisseur (A) et celui du cadre (B). « Lorsqu'on dit que notre vélo a un débattement de 160mm, il s'agit en fait de l'amplitude de mouvement de la roue arrière rendue possible par l'effet de levier créé par le triangle arrière. C'est le débattement du cadre. Le débattement de l'amortisseur, c'est la longueur réelle de la course (stroke) de l'amortisseur », précise Myriam.
Pour vivre une expérience sereine: on conseille de ne pas éparpiller ses recherches. La fiabilité et la qualité des données étant variables, vaut mieux centrer son énergie auprès d’un expert technique qui aura réponse à vos questions. Les spécialistes en atelier comme chez S4 ont tout le bagage technique pour accompagner les cyclistes dans la démarche et rendre l’expérience plus concluante. Il ne faut pas hésiter à les consulter, ils sont généralement très accessibles.
Que faire pour choisir l'amortisseur qui sera compatible avec la géométrie de son vélo ? Myriam recommande de faire l'analyse de besoin sur 3 éléments clés : le système de montage, la distance oeillet à oeillet et le débattement.
Le système de montage de l'amortisseur est muni d’œillets (à gauche) ou de fixations que l’on appelle tourillon ou trunnion dans le jargon (à droite). Une spécificité cruciale à connaître avant de faire des recherches.
« Il y a peu de risque de se tromper entre les 2 systèmes de montage. D'abord parce que les tailles d'amortisseur sont spécifiques à chacun des systèmes de montage et c'est visuellement très évident », explique Myriam.
La première mesure à prendre est l’espace disponible entre les attaches de montage dans le cadre de son vélo. Cela correspond à la distance d’œillet à œillet (eye-to-eye dans le jargon). Les supensions plus modernes se mesurent avec le système métrique, en milimètre. Les plus vieilles suspensions se calculent en mesures impériales. Par exemple, 210 mm.
Il s'agit de la longueur, en millimètre, de la course que l'amortisseur peut effectuer. Cette donnée est cruciale. Ne pas en tenir compte pourrait avoir pour résultat d’obtenir un débattement incompatible avec les dimensions du cadre, ce qui risquerait de l’endommager. Par exemple, 55 mm.
Dans notre exemple, la recherche devrait se concentrer autour des amortisseurs 210x55.
Mais l’industrie a plus d’un tour dans son sac !
Le débattement peut s'ajuster pour s’adapter à la géométrie du vélo. Pour une même mesure oeillet à oeillet, une suspension peut avoir différents débattements grâce à l’installation de rondelles internes, de bagues de débattement (travel spacers), qui limitent sa course. Par exemple, un amortisseur auquel on ajouterait des bagues de débattement pourrait passer de 230x65 à 230x60, voire à 230x57,5.
Enfin, il est bon à savoir que la mesure de la course de l'amortisseur, combinée à l’effet de bras de levier du cadre, aura une influence sur le débattement du cadre, donc de la roue arrière du vélo.
Une fois la bonne taille d’amortisseur déterminée pour son vélo, il ne manquera que les bagues de montage (mounting hardware ou reducers) pour l’adapter au vélo.
BAGUES DE MONTAGE
Voici le dilemme que je devais personnellement trancher. Les opinions de mon entourage étaient nombreuses et divisées sur la question. Pour faire un choix éclairé, il faut comprendre que la progressivité de la compression (linéaire ou progressif) est LA principale distinction pour les départager.
Bien que la suspension à air soit généralement plus légère et plus facile à ajuster (ajouter ou enlever de l’air), le ressort hélicoïdal a l’avantage d’offrir une courbe de compression plus constante et linéaire, ce qui se traduit dans une expérience de pilotage toujours constante, peu importe le terrain ou la température.
En fait, on privilégie le ressort aussi pour sa sensibilité, c’est-à-dire que l’énergie nécessaire pour comprimer la suspension sera toujours la même, dans le premier comme dans le dernier millimètre de débattement. Ainsi, il faudra moins de force pour initier le débattement et cette force sera constante tout au long de la trajectoire. Cet avantage compense largement le fait qu’il est parfois plus lourd ou plus difficile à ajuster qu’une suspension à air.
COURBES DE PROGRESSION AIR VS RESSORT
Enfin, consulter un expert avant de passer à la technologie à coil est une bonne idée puisque ce ne sont pas tous les types de suspension ou de vélo qui se prêtent aux amortisseurs à ressort hélicoïdal.
Contrairement à une suspension à air, la suspension à coil est plus capricieuse quant à l’ajustement au poids du cycliste (SAG), il est important de bien choisir le ressort dès le départ. À ce chapitre, S4 Suspension a développé un outil de calcul afin de mieux estimer la force de ressort selon son poids et son vélo.
Au fil de mes recherches, j’ai constaté que la suspension arrière a alimenté de nombreux débats d’opinions chez les adeptes de MTB. Chercher à valider son choix en multipliant les consultations m’a amenée dans le piège de la surinformation et a brouillé ma prise de décision.
Comme l’achat d’un produit aussi sophistiqué dépend d’une grande combinaison de facteurs pointus, vaut mieux s’en tenir à une source fiable et exacte. Évaluer mes options avec un expert de S4 Suspension m’a aidé à cerner mon besoin et m’a fait épargner beaucoup de temps et de tracas.
Selon Myriam, il n’est pas rare de voir un client se présenter à sa boutique avec un amortisseur achetée à rabais sur le marché de l’usagé, mais dont certaines composantes internes sont en fin de vie.
Conseils lors de l’achat d’une suspension usagée
1) Vérifier si l'amortisseur tient son air.
2) Vérifier si les ajustements de rebond et compression sont fonctionnels.
3) Inspecter visuellement les parties externes de l’amortisseur. Des égratignures risquent de créer des pertes d’air et des réparations plus coûteuses.
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