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Mars 2020. J'apprends que je suis enceinte. J'ai 37 ans, je suis urgentologue, athlète amateur et le vélo de montagne occupe une grande place dans ma vie. À la joie de cette nouvelle aventure qui commence, se mêle un peu d’anxiété : vais-je pouvoir continuer à m'entraîner et faire les choses qui me passionnent?
Quand j’ai appris cette nouvelle, j'ai ressenti la peur de perdre ma forme physique pour toujours, de perdre toutes mes compétences de cycliste de montagne, de devenir énormément grosse et de ne jamais revenir à mon état normal. Ça, c’était le côté peur.
D’un autre côté, j’étais aussi très excitée à l’idée de rencontrer notre enfant et de découvrir notre nouvelle vie.
Je partage ici mon récit de ma grossesse en tant qu’athlète amateur, sportive née et avide de plein air.
Le premier trimestre, pour moi, a été difficile. Tu n’as pas l’air enceinte et personne ne le sait vraiment. Tu te demandes ce que ta vie deviendra après cet évènement marquant.
La fatigue est intense et ça, c'est sans vous parler des nausées. Beaucoup de nausées.
Pour moi, ça a frappé vers la 6e semaine… jusqu'à la 16e! Mon corps m’a imposé un moment de repos; le premier depuis tant d'années!
J’ai fait du vélo dès que la saison a commencé. Pas question de rester assise sur le sofa tout l’été, moi, la "droguée" d’adrénaline et l’hyperactive que je suis. Certaines journées, je me sentais au sommet de ma forme et d’autres, il me fallait toute la discipline du monde pour sortir et rouler, ne serait-ce parfois que pour seulement une heure.
Je me souviens d'une sortie où j'ai pleuré à chaque sommet que nous avons franchi mon patient conjoint et moi. Je me sentais nauséeuse, lente et faible. Je trouvais difficile de n’avoir aucun contrôle sur les changements que je vivais.
«Pour continuer à rouler aussi longtemps que possible, j’ai dû faire un premier geste: mettre mon ego de côté et prendre ça un jour à la fois.»
J'ai révisé mes attentes et je me suis fixé des objectifs réalistes :
Je pense que j'ai plutôt bien réussi. Je ne peux pas dire que c'était facile pour moi, surtout en ce premier trimestre extrêmement fatigant.
«Choisir judicieusement les sentiers et être davantage consciente des dangers étaient deux conditions essentielles pour continuer à faire du vélo de montage pendant ma grossesse.»
L’énergie est revenue tranquillement. Si bien que nous avons fait un voyage de vélo et surf à Squamish et Tofino, alors que j’en étais à ma 18 et 19e semaine de grossesse. J'ADORE normalement les pistes et les sauts les plus avancés à Squamish, mais dans le nouveau contexte, j’ai dû abaisser mes attentes.
Mon extraordinaire conjoint a été très patient, sans jamais me mettre de pression ou se plaindre du changement de rythme. J’ai vécu un voyage merveilleux, enrichissant et satisfaisant malgré le changement de rythme. Grosse victoire pour la performante que je suis!
C’est à cette période que mon bedon a commencé à changer de forme. À ce point de ma grossesse, je n’ai vu aucun changement sur mon équilibre, comme je le craignais (ou, du moins, c’est ce que j’avais entendu dire…mais c’est venu plus tard, après 34 semaines environ).
Avec le ventre qui grossit, le vélo de montagne et la pratique de sports catégorisés extrêmes, vient le jugement des gens et les regards désapprobateurs. Je n’ai pas toujours trouvé ça facile à gérer, mais j’étais confiante. Moi seule savais ce qui était le mieux pour moi. Je connais mes limites, je gère le risque. Qui n’est pas à zéro, évidemment…
«La pratique du vélo lors de la grossesse est une décision qui se prend en couple et avec du jugement. Mon conjoint m’a fait entière confiance dans ce processus, m’a supportée et m’a aidée à prendre les bonnes décisions.»
Par contre, il faut demeurer alerte; si, dans la vie, tu as tendance à dépasser ta limite (et chuter souvent à vélo) tu dois adapter tes choix de pistes avec extrême prudence et, surtout être en pleine connaissance du niveau de risque. C’est tout un processus et la ligne est mince.
Au cours de mon deuxième trimestre, j’ai par ailleurs souffert de crampes aux jambes (qui est un effet secondaire assez fréquent de la grossesse). Chaque nuit, entre la 15e et la 32e semaine de ma grossesse, de très inconfortables crampes nuisaient à mon sommeil, il va sans dire...
Voici ce qui a fonctionné pour soulager mes crampes:
Outre le vélo de montagne et le surf, j'ai poursuivi la pratique de mes autres passions et aventures. Je me suis même engagée dans de nouvelles expéditions, sans aller vers de nouveaux sports ou des activités à haut risque.
Nous avons notamment fait une excursion de 3 jours en kayak sur le fjord du Saguenay, qui s’est avérée très énergisante et excitante. Je ne pense pas que j'aurais organisé ce voyage si je n’avais pas été enceinte. Ça a pourtant été l'un des moments forts de mon été.
L’arrivée du troisième trimestre, pour moi, c’était l'automne: moins de lumière, pas de voyage et vie sociale limitée (avec la pandémie). J'ai été retirée de mon travail à l'urgence en raison d'un trop grand nombre de cas de COVID dans mon hôpital et des risques inconnus associés à la grossesse. Du coup, absence complète d'adrénaline dans ma vie! Ni au boulot, ni dans mes sports; tout un sevrage!
La modération à vélo, elle, est venue naturellement. Je n'avais plus autant de plaisir et mon corps ne coopérait plus autant. J'ai donc commencé à nager 2 à 3 fois par semaine; l'apesanteur me soulageait vraiment.
J'ai continué à faire de la musculation et quelques promenades à vélo de montagne et cyclocross 1 à 2 fois par semaine.
J'ai également fait beaucoup de randonnée en utilisant une bande abdominale, pour soutenir mon articulation sacro-iliaque douloureuse (autre effet secondaire de la grossesse, dû à une hyper laxité ligamentaire hormonale et usuellement temporaire).
«J'ai réussi à terminer toutes mes lectures de grossesse et j'ai vraiment apprécié d'être à la maison et de prendre le temps de me détendre. Je m’en suis vue surprise moi-même, qui l’eut cru?»
Le reflux gastrique est aussi devenu une part de mon quotidien lors de mon dernier trimestre. Le sommeil était plus difficile et l'énergie a diminué. L'œdème aux jambes a également été terriblement présent et invalidant.
Voici ce que j’ai fait pour réduire l’inconfort aux jambes :
J’ai eu le plaisir de pratiquer quelques activités hivernales grâce à un petit regain d’énergie à la fin de mon troisième trimestre. Mon «temps pour moi» était compté!
Malgré une grossesse sans incident ou complications majeures, certains inconforts sont plus difficiles à vivre que d’autres et cela peut affecter ta santé mentale.
«Si tu es comme moi et que tu aimes te sentir en forme et forte, je t’encourage à continuer à poursuivre tes passions et sports durant ta grossesse, tout en étant consciente de l’adaptation nécessaire et des dangers reliés à leur pratique.»
Tu connais mieux ton corps, tes capacités et tes limites que quiconque. Que personne ne juge cela. Le corps des femmes est fort et tu es forte (mais pas invincible).
Fixe-toi des limites.
Dors: fais-le pendant que c’est possible.
Va nager : tu te sentiras à nouveau toi-même!
* Ceci n'est pas un texte professionnel et ne doit pas être considéré comme un avis médical, consultez toujours votre médecin ou votre sage-femme pour des questions médicales, des médicaments ou des suppléments
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Super texte Geneviève et wow ! Belle photo avec toi et ma Christine, vous êtes pas mal inspirante !
Tu ne t’en souviens pe pas il y a 3 ans je t’ai croisé au White Lips et tu m’avais donné de sages conseils.
À 55 ans bientôt 56 je suis à une autre étape de ma vie et j’ai vécu semblablement ce que tu as vécu avant que j’accouche de mon beau Vincent (Drolet) il y a plus de 22 ans.
Que d’émotions tu m’as fais revivre ! Trippe fort avec ton nouveau bb
Sophie xx
Merci @Sophie de ce beau feedback! – Marie
Ca me fait vraiment du bien à lire! Merci!